Le paludisme, l’une des principales causes de mortalité au Tchad, reste un défi majeur pour la santé publique. Face à cette menace, la paludologie, discipline scientifique dédiée à l’étude approfondie de la maladie et de son vecteur, se présente comme un levier essentiel. En combinant recherche, innovation et stratégies ciblées, elle ouvre de nouvelles perspectives dans la lutte contre cette maladie qui continue de toucher des millions de personnes chaque année. Lors d’un entretien, Mahamat Saleh Issakha Diar, coordonnateur du Programme national de la lutte contre le paludisme (PNLP), a mis en lumière l’importance de la paludologie et le rôle qu’il joue dans la réduction cette maladie.
Pour renforcer les capacités locales dans la lutte contre le paludisme, le Tchad a récemment organisé sa première formation en paludologie. Ce programme a bénéficié à 35 cadres de santé issus des provinces et de la ville de N’Djamena. Selon Dr Mahamat Saleh Issakha Diar, coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme, « cette formation marque un tournant décisif dans notre stratégie. Elle vise à doter les acteurs de santé d’outils et de connaissances spécifiques pour mieux répondre aux défis du paludisme. »
Interrogé sur ce qu’est la paludologie, Dr Mahamat Saleh a expliqué : « La paludologie est l’étude scientifique de tous les aspects liés au paludisme : le parasite, le vecteur, les hôtes humains et l’environnement. C’est une science qui offre une compréhension approfondie des dynamiques de transmission et des moyens de contrôle. »
Il a précisé que cette discipline permet non seulement d’améliorer la prévention, mais aussi d’adapter les traitements en fonction des réalités locales, notamment face à l’évolution des résistances.Il a souligné que le Tchad, comme de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, fait face à des défis complexes dans la lutte contre le paludisme, tels que ,La résistance aux médicaments « Le parasite évolue, rendant parfois les traitements inefficaces. La paludologie nous permet de surveiller ces mutations et de trouver des solutions adaptées. Grâce à la paludologie, nous développons des stratégies ciblées pour atteindre les zones les plus vulnérables « , a-t-il ajouté tout en rappelant que Le diagnostic tardif ,L’absence d’outils fiables et accessibles ralentit souvent la prise en charge.
Lors de l’entretien, le coordonnateur national a mis en avant les innovations concrètes issues de cette discipline. Il précise que des outils de diagnostic modernes . » Aujourd’hui, grâce à la paludologie, nous disposons de tests rapides qui permettent une détection précoce, même dans les zones reculées. » Dr Mahamat Saleh a insisté sur l’impact direct de la paludologie dans les régions touchées. En formant les professionnels de santé et en sensibilisant les communautés, elle contribue à réduire les complications graves et les décès liés au paludisme.
Enfin, le coordonnateur a lancé un appel à l’ensemble des parties prenantes : « La paludologie est une arme scientifique puissante. Pour en maximiser l’impact, nous devons investir davantage dans la recherche, la formation et l’équipement des structures sanitaires. C’est ainsi que nous pourrons réduire considérablement l’incidence du paludisme au Tchad. «