Plus de deux semaines après l’attaque de Boko Haram dans le Lac Tchad, faisant une quarantaine de morts parmi les soldats tchadiens, suivie de l’opération « Haskanite », des interrogations planent toujours : pourquoi un réveil de Boko Haram dans le Lac Tchad ? « C’est une manifestation de la résilience de ce groupe terroriste », estime, Djarma Acheikh Ahmat Attidjani chercheur sur des questions de paix, de sécurité et de relations internationales.
La résurgence de Boko Haram dans le Lac Tchad est une manifestation de la résilience de ce groupe terroriste, malgré l’opération « Colère de Bohoma » lancée par le feu président, le Maréchal Idriss Déby Itno, pense le chercheur Djermah Acheikh Tidjani. Boko Haram continue de se réorganiser et de frapper dans le bassin du lac-Tchad. « Cela nécessite une approche plus intégrée et coordonnée pour éliminer ce groupe qui profite des failles de sécurité et de la pauvreté structurelle dans la région », estime le chercheur.
L’un des facteurs ayant permis à ce groupe terroriste de resurgir, selon Acheikh, peut s’expliquer également par « l’incapacité des forces locales à maintenir leur présence de manière forte et continue dans les zones transfrontalières« . Avec la dernière attaque de Boko Haram contre une base de l’armée dans la localité de Barkaram et l’opération « Haskanite » qui s’en est suivie, aucun pays voisin n’a appuyé le Tchad dans sa riposte. « Ce silence est dû aux enjeux géopolitiques internationaux dans la région, notamment le retrait de plusieurs pays du G5 Sahel, conduisant à son éclatement », croit Acheikh. .
Pour en finir avec ce groupe, « il faut donc une approche multiforme et essentielle, en premier lieu le renforcement de la coopération entre les pays du bassin du Lac Tchad. L’amélioration des capacités des forces locales est également essentielle, tout en leur fournissant un soutien logistique et matériel à la hauteur de la lutte« , propose til.
L’investissement pour le développement socio-économique de la région n’est pas non plus à négliger, car, conclut-il, « après la colère de Bohoma, la région a été délaissée par les autorités centrales, alors qu’elle devait être accompagnée, notamment dans la lutte contre la pauvreté« .
Mbaïlassem Emmanuel