Depuis ce matin à 9 heures, les Tchadiens sont confrontés à une coupure totale d’internet, affectant aussi bien les principaux opérateurs de téléphonie comme Airtel et Moov que tous les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) du pays. La seule explication fournie par ces derniers est brève et peu détaillée : « Un souci avec le upstream. La résolution est en cours. » Depuis cette annonce, aucun des fournisseurs n’a répondu à nos appels, nous laissant dans l’incertitude.
Cette coupure est loin d’être une première. « On nous sert toujours les mêmes excuses », se désole Annour, un cadre chez un FAI de N’Djamena. D’après les explications reçues, le Tchad dépend d’une unique source d’internet, celle du Cameroun, et ce depuis le début de la crise au Soudan. Chaque semaine, des interruptions surviennent, causant une instabilité récurrente chez tous les opérateurs.
Cette situation expose le pays à une vulnérabilité critique. Chaque coupure d’internet engendre des conséquences graves sur l’économie, entreprises, administrations, médias, banques et autres secteurs sont paralysés, rendant impossibles même les transactions les plus simples. Le Tchad se retrouve coupé du reste du monde, incapable d’assurer une communication fluide ou des transactions financières.
Les citoyens appellent l’État à trouver une solution durable. Ils en ont assez des réparations temporaires. Aujourd’hui, l’internet est un droit universel, tout aussi essentiel que l’accès à l’énergie ou à l’eau. Si le Tchad souhaite participer à la dynamique mondiale et amorcer un véritable développement, il doit impérativement garantir une connexion stable et fiable. Malgré la gravité de la situation, aucune source au sein du ministère du numérique n’a souhaité répondre à nos sollicitations pour expliquer les raisons de cette panne et les solutions envisagées.
Cette crise soulève également une question importante, pourquoi le gouvernement n’autorise-t-il pas la société Starlink à opérer au Tchad ? Cette technologie, déjà déployée avec succès dans de nombreux pays, pourrait représenter une solution viable pour pallier les insuffisances de la fibre optique actuelle. Récemment, le président kenyan William Ruto a vanté les mérites de Starlink lors d’une table ronde sur les investissements entre les États-Unis et le Kenya, en marge de la 79e Assemblée générale des Nations Unies à New York. William Ruto a souligné que la présence de Starlink au Kenya stimule la concurrence et pousse les opérateurs locaux, tels que Safaricom, à améliorer la qualité de leurs services. Le Tchad pourrait tirer des enseignements de cette expérience et envisager une telle alternative pour résoudre ses problèmes chroniques d’internet.