Réunis durant trois jours à Koumra à l’initiative du Réseau d’Action de Partage et de Solidarité pour le Développement (RAPS-Développement), avec l’appui technique et financier de son partenaire SWISSAID, des paysans, membres d’associations et groupements de producteurs, des ONG nationales et internationales, des défenseurs des droits humains, des techniciens des structures de l’État dans les secteurs rural et de la santé, ainsi que des autorités traditionnelles, ont diagnostiqué les effets néfastes de l’utilisation des engrais et autres produits chimiques dans la production agricole et le traitement des animaux.
À l’issue de cette analyse, ils exhortent entre autres l’État à :
-Harmoniser et renforcer les systèmes réglementaires en assurant la mise en œuvre effective des conventions, accords et protocoles internationaux relatifs aux pesticides de synthèse.
-Réglementer l’importation, la vente et l’utilisation des produits chimiques au Tchad.
-Élaborer une politique agricole nationale fondée sur les pratiques agroécologiques, tout en favorisant la reconnaissance et l’accompagnement des producteurs dans l’utilisation de produits agricoles homologués.
-Créer et rendre opérationnelles des brigades de répression pour lutter contre la prolifération des produits chimiques agricoles et pastoraux, avec la participation active des communautés.
-Rendre opérationnelle la Commission nationale de contrôle des pesticides à usage agricole, en y intégrant les producteurs et les organisations de la société civile, conformément au Décret n° 011/PP/MA/99 du 7 janvier 1999, notamment son article 5.
-Promouvoir et mettre en place des méthodes alternatives de protection des végétaux aux pesticides chimiques de synthèse, afin de réduire au maximum les impacts néfastes de ces produits sur la santé humaine et environnementale.
En ce qui concerne les paysans eux-mêmes, ils s’engagent à :
-Renoncer collectivement et individuellement à l’utilisation d’engrais et de produits chimiques dans la production agricole et le traitement des animaux.
-Privilégier les techniques et pratiques agroécologiques comme alternative.
Ils demandent aux associations, ONG et structures d’appui de :
1. Engager une communication de plaidoyer constructive avec le gouvernement pour la mise en place d’une réglementation rigide et des mécanismes de suivi, de contrôle et de répression efficaces.
– Faciliter la mise en place d’un cadre de concertation multi-acteurs pour lutter contre la prolifération et l’utilisation des produits chimiques.
Lors de son discours, le Secrétaire général de la province du Mandoul, Ahmat Tidjani Ahmat, a souligné que l’agroécologie représente une voie prometteuse, offrant des solutions durables, respectueuses de l’environnement, tout en permettant de maintenir, voire d’améliorer, les rendements agricoles.
Il encourage l’utilisation des semences paysannes, des engrais organiques et des biopesticides afin de protéger la santé des populations, préserver la fertilité des sols, et promouvoir des pratiques agricoles qui favorisent la biodiversité et la durabilité.
Prenant l’engagement au nom du gouvernement, l’autorité a réaffirmé sa collaboration et son soutien indéfectible en ces termes : « Je tiens à vous assurer de mon plein soutien ainsi que de celui de l’ensemble des services de la province pour la mise en œuvre des résolutions et recommandations issues de vos travaux. »
Alex Loubadjo Djassibaye, correspondant à Koumra