Dans le cadre de la Journée mondiale de la santé mentale, le Groupement des psychologues tchadiens pour l’entraide aux petits métiers (GPTEPM) a organisé, ce vendredi 11 octobre, une conférence-débat sur le thème : « Milieu professionnel et santé mentale ». L’événement s’est tenu à l’Université de la Francophonie de N’Djamena, dans le 7e arrondissement, et a réuni des étudiants ainsi que des acteurs de la société civile.
La journée a débuté par des allocutions de bienvenue prononcées par les panélistes, notamment les membres du GPTEPM, Nomaye Tanguy, Djimtadom Victoire et Radissoum Harouna, qui ont souligné l’importance de la santé mentale, particulièrement dans le monde du travail. Ils ont insisté sur le fait que le stress et la pression peuvent avoir des conséquences néfastes sur le bien-être des employés, y compris en milieu universitaire. Ils ont également rappelé que l’initiative vise à sensibiliser le public aux enjeux liés à la santé mentale et à encourager une discussion ouverte sur des sujets souvent perçus comme tabous.
Les psychologues présents ont partagé leurs connaissances et leurs expériences, abordant divers aspects de la santé mentale en milieu professionnel. Les intervenants ont insisté sur le fait que la santé mentale est tout aussi essentielle que la santé physique et qu’elle doit être intégrée dans les politiques des entreprises et des organisations. Le psychologue Padissou Haraouna a souligné que le milieu professionnel est l’environnement où une personne exerce son activité, incluant les conditions de travail, les relations avec les collègues et la hiérarchie, ainsi que la culture organisationnelle de l’entreprise. Dans ce contexte, il est essentiel de créer un environnement de travail sain et sécurisé pour favoriser le bien-être des employés.
Padissou Haraouna a également précisé que le milieu professionnel peut avoir un impact significatif sur la santé mentale des individus. De nombreux facteurs liés au travail influencent le bien-être psychologique des employés. Selon lui, la santé mentale se définit comme un état de bien-être psychique, également appelé santé psychologique, qui englobe plusieurs fonctions cognitives. Elle se décline en deux dimensions : la santé mentale positive et la santé mentale négative. Il a rappelé la définition de l’OMS (2001) de la santé mentale positive : « un état de bien-être dans lequel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et fructueux et contribuer à la vie de sa communauté ».
Il a mentionné plusieurs éléments pouvant nuire à la santé mentale des travailleurs : surcharge de travail, pression pour atteindre des objectifs, manque de ressources, relations conflictuelles avec les collègues ou la direction, manque d’autonomie, surcharge administrative et manque de reconnaissance. Ces facteurs peuvent générer du stress et affecter la productivité. « Il est donc primordial de favoriser un climat de travail bienveillant, respectueux et inclusif pour préserver la santé mentale de tous. Ce cadre est un facteur crucial pour la performance et le succès d’une organisation ; il convient donc de lui accorder une attention particulière afin de garantir la satisfaction et l’épanouissement des employés », a-t-il conclu.
Lors des échanges, les participants ont eu l’occasion de poser des questions et de partager leurs propres témoignages sur les défis de la santé mentale au travail, notamment pour les étudiants aspirant à entrer dans le monde professionnel. Ces discussions ont permis de créer un espace de dialogue précieux, renforçant la conscience collective sur l’importance du soutien psychologique en milieu professionnel. Le GPTEPM a réaffirmé son engagement à sensibiliser le public et à soutenir les initiatives visant à protéger la santé mentale des travailleurs au Tchad.