La plateforme culturelle Valorisons la Musique Tchadienne avec Fierté (VMTF) a lancé la 6e édition de son opération « Coup de cœur » ce samedi 28 septembre 2024. Cet événement annuel est dédié au soutien des familles des artistes tchadiens décédés, visant à apporter un réconfort matériel et moral aux veuves et orphelins laissés derrière.
L’opération consiste à rendre visite aux familles des artistes défunts, à échanger avec elles et à leur offrir des dons composés de vivres et non vivres. « Cela fait six ans que nous organisons l’opération « Coup de cœur » en faveur des familles des artistes défunts. L’objectif est de rappeler à ces familles qu’il y a des gens qui pensent à elles« , a déclaré Héritier Evariste Ngaralbaye, directeur artistique de VMTF.
Cette opération cherche également à sensibiliser les artistes encore en vie, les incitant à planifier l’avenir de leurs enfants et à ne pas oublier les familles de leurs collègues disparus.
La veuve de l’artiste Saint Mbeté Bao, émue, témoigne de la constance et de l’importance de cette aide. « Ça fait déjà six ans qu’ils viennent toujours chaque année nous visiter matériellement, physiquement et financièrement. Pour tous vos efforts, que Dieu vous le rende au centuple« .
Les défis persistants des droits d’auteur au Tchad
Cependant, au-delà de cette solidarité, l’opération « Coup de cœur » met en lumière des problèmes structurels affectant les artistes tchadiens et leurs familles, notamment la question des droits d’auteur. Selon la veuve de Saint Mbeté Bao, les revenus générés par les droits d’auteur ont drastiquement diminué ces dernières années. « Avant, nous recevions jusqu’à 600 000 francs, mais cette année, nous n’avons perçu que 40 000 francs. Même pour payer la scolarité d’un enfant, je n’y arrive pas avec cet argent« , a-t-elle déploré.
Ce témoignage révèle l’urgence de réformer le système des droits d’auteur au Tchad afin de garantir une protection financière plus durable aux artistes et à leurs familles.
Cette année, l’équipe de VMTF prévoit de visiter 24 familles d’artistes défunts, non seulement à N’Djamena, mais aussi dans d’autres villes du pays.