Lors d’un entretien avec Mahamat Djibrine, délégué provincial de l’Éducation nationale pour la commune de N’Djamena, un phénomène préoccupant a été mis en lumière. De plus en plus d’élèves changent d’établissement sans le consentement de leurs parents. Alors que cette pratique se répand dans la capitale, le délégué explique les mécanismes en place pour encadrer les transferts d’élèves, les mesures prises pour prévenir ces situations, et les défis auxquels font face les autorités éducatives.
Quelles sont les procédures officielles pour qu’un élève puisse changer d’établissement ?
Pour changer d’établissement, un élève doit suivre des procédures spécifiques selon la situation.
Pour le changement au sein du même arrondissement, la demande se fait auprès de l’Inspection départementale. Pour le changement d’arrondissement, la demande est traitée par la Délégation provinciale. Et pour le changement de province, la Direction de l’Enseignement secondaire général est responsable du processus.
Les établissements scolaires doivent-ils exiger l’accord des parents avant de permettre un changement d’école ?
En principe, les établissements sont tenus de vérifier les certificats de résidence et d’obtenir l’accord des parents, qui doivent fournir un document justifiant le changement. Cependant, en pratique, un élève peut obtenir un transfert et être admis dans une classe supérieure, même sans accord parental, notamment après un redoublement.
Existe-t-il des formulaires spécifiques ou une procédure administrative à suivre pour un transfert d’établissement?
Oui, des formulaires spécifiques sont requis pour un transfert. Le responsable de l’école d’origine doit signer le bulletin et le document de changement. Avec un avis favorable, le dossier est ensuite transmis à la délégation.
Y a-t-il un suivi ou un registre des élèves qui changent d’école dans votre délégation ?
Oui, un registre des changements d’établissement est tenu. L’année dernière, 118 changements ont été enregistrés. Chaque demande est conservée en deux exemplaires : l’un est remis au demandeur et l’autre est archivé dans nos dossiers.
Comment la délégation de l’éducation sensibilise-t-elle les élèves et les parents sur l’importance de respecter les procédures de changement d’établissement ?
Une circulaire récente du recteur rappelle aux parents, élèves, et responsables des établissements leurs obligations. Des réunions avec les inspecteurs départementaux de l’Éducation nationale sont également organisées pour renforcer ces rappels.
Les établissements scolaires collaborent-ils avec la délégation pour s’assurer du respect des procédures ?
Les établissements sont encouragés à collaborer avec la délégation et l’inspection départementale. Une circulaire du recteur a récemment mis en évidence des manquements et appelle à un respect strict des règles en place.
Quelles sanctions ou mesures disciplinaires sont appliquées en cas de non-respect des procédures de changement ?
Les établissements sont sous la supervision de l’inspecteur départemental. La délégation agit en tant qu’interlocuteur des responsables éducatifs, qui doivent veiller au respect des règles.
Quelles sont les responsabilités des établissements scolaires en matière de contrôle des changements non autorisés ?
Les établissements scolaires, en collaboration avec les inspecteurs départementaux, ont la responsabilité de contrôler les transferts et de s’assurer qu’ils respectent les procédures établies.
La délégation envisage-t-elle des améliorations pour renforcer le contrôle des changements d’établissement ?
Des améliorations sont envisagées pour renforcer le contrôle, mais cela passe par une responsabilisation accrue des responsables des établissements.
Quels sont les principaux défis rencontrés dans la gestion de ce phénomène ?
Le principal défi réside dans le manque de coopération de certains parents et élèves, ainsi que dans les pratiques frauduleuses, telles que la falsification des bulletins d’échec pour obtenir un transfert.
Comment la délégation collabore-t-elle avec les autres autorités locales ?
La délégation travaille en étroite collaboration avec les inspecteurs départementaux et les leaders éducatifs. Cependant, l’éducation reste une responsabilité partagée entre l’école et la famille. Les parents doivent également jouer leur rôle en respectant les procédures et en acceptant les résultats scolaires de leurs enfants.