Le parcours politique de Mahamat Zen Bada, figure emblématique du paysage tchadien, est marqué par une série d’ascensions fulgurantes, mais aussi par des controverses qui ont façonné son image. La rédaction du journal Tchadinfos vous propose les cinq points clés qui illustrent son cheminement.
Origine et début politique
Mahamat Zen Bada Abbas, homme politique tchadien, est né le 30 juillet 1959 à Faya, une ville située à 760 km au nord de N’Djamena, qui est le chef-lieu de la région du Borkou. Il entame sa carrière politique en 1992 en prenant la direction du mouvement des jeunes au sein du Mouvement patriotique du salut (MPS), un parti fondé par son frère, Moldom Bada Abbas et ses compagnons d’armes. Ce lien familial lui ouvre les portes de la politique tchadienne.
Accession aux fonctions publiques
En 1999, Mahamat Zen Bada est nommé conseiller chargé de mission auprès du défunt président Idriss Déby Itno, ce qui marque le début d’une ascension rapide au sein de l’appareil étatique tchadien. Au fil des années, il occupe plusieurs postes ministériels clés.
Il devient ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports en 2002, puis ministre de la Décentralisation en 2004 et ministre de l’Intérieur en 2005. En 2007, il est nommé maire de N’Djamena, consolidant ainsi sa position sur la scène politique locale et renforçant son influence dans la capitale.
Campagne électorale et condamnation judiciaire
Mahamat Zen Bada joue un rôle actif dans la campagne de réélection du défunt président Idriss Déby Itno en 2011 dans sa région natale du Guéra, prouvant sa capacité à mobiliser les électeurs et à mettre en place des stratégies efficaces. Cependant, en 2012, sa carrière prend un tournant dramatique lorsqu’il est condamné pour faux et détournement de fonds publics. Malgré cela, il bénéficie d’une grâce présidentielle accordée par le président Idriss Déby Itno peu après cette condamnation, soulevant des questions sur l’intégrité du système judiciaire tchadien.
Rôle au sein du MPS et dialogue politique
Entre 2016 et 2021, Mahamat Zen Bada est secrétaire général du MPS, ce qui lui permet d’influencer significativement la stratégie politique du parti au pouvoir. En juillet 2018, il est nommé président du Cadre national du dialogue politique (CNDP), soulignant son engagement envers le dialogue national et la réconciliation au Tchad.
En 2020, il est désigné directeur de campagne pour l’élection présidentielle de 2021 par Idriss Déby Itno, mettant en avant sa proximité avec le président sortant et son rôle essentiel dans le maintien du pouvoir. Rebelote avec le fils car il était aussi directeur de campagne de Mahamat Idriss Déby pour la présidentielle de mai 2024 après son retour en tant que secrétaire général du Mouvement patriotique du salut en janvier. Le 6 novembre 2023, Mahamat Zen Bada est promu contrôleur général de la Police.
Rejet de sa candidature pour les législatives
Toutefois, la candidature du SG du MPS aux élections législatives est rejetée par l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE), qui rappelle que la grâce présidentielle ne supprime pas la condamnation inscrite sur son casier judiciaire. L’ANGE précise que son dossier comprend un délit de faux et usage de faux en écritures publiques. A l’audience solennelle du 26 novembre, le Conseil constitutionnel a donné raison à l’ANGE et a ordonné le transfert de son dossier au procureur de la République.
