Diplômé en digital marketing, Youbara Daikreo, n’a pas trouvé de débouchés dans son domaine. C’est par la vente notamment d’habits de friperie qu’il se prend en charge.
Installé au bord de l’avenue Goukouni Weddey, dans le 6e arrondissement de N’Djaména, Youbara Daikreo, arrange en cette matinée du 18 novembre, ses articles. Pantalons, chemises, blousons sont, entre autres, exposés à la vente. Serein, il échange avec d’autres commerçants qui lui sont voisins, question de prendre les nouvelles et de se divertir. Quand nous l’approchons, Youbara, se réserve. Après un temps d’échanges, il se laisse convaincre et s’ouvre à nous.
Licencié en digital marketing en 2020 à l’université de Carthage en Tunisie, à la suite d’une bourse étatique, Youbara Daikreo, rentre au pays en 2021. Dans un contexte de crise de l’emploi, le jeune diplômé, multiplie les demandes d’emploi, en vain. « J’ai postulé un peu partout dans l’espoir d’obtenir du boulot mais sans succès », confie-t-il.
Sollicité par moment par des entreprises, il commence par donner des formations. « Quelques entreprises me sollicitaient pour des formations. Je suis formateur en digital marketing, community management, référencement web, marketing stratégique, etc. », cite-t-il.
Pour s’assurer d’une source de revenus régulière, Youbara, reprend la vente de vêtements de friperie et de prêts-à-porter masculins. Un commerce qu’il a exercé, avant de s’envoler pour les études en Tunisie. Ses fournisseurs se trouvent au marché de Dembé, au marché central et en Tunisie. « Avant d’aller en Tunisie, j’exerçais déjà ce business. Je vendais un peu de tout (lunettes, caleçons, ceintures, etc.). J’étais obligé de revenir dans ce petit commerce parce que je n’avais pas une source de revenus ».
A 28 ans et célibataire, il parvient à joindre les deux bouts. « Je fais en moyenne 50.000 F de chiffre d’affaires par jour. Le week-end, ça peut augmenter. Dieu merci, ça me permet de survivre et de subvenir à mes besoins », se satisfait-il. Les principales difficultés qu’il rencontre sont liées aux contrôles des agents municipaux. «Avec nos petites activités, nous contribuons à l’économie du pays. Que les autorités pensent à régulariser nos business, nous donner par exemple des containers pour bien disposer nos articles, nous donner de la place pour améliorer nos business », plaide-t-il.
Parallèlement, Youbara Daikreo, espère trouver un emploi dans son domaine. « Je continue par postuler mais il faut savoir qu’en digital marketing, le domaine est encore vierge. Beaucoup de gens ne connaissent ni ce métier, ni son importance donc c’est difficile de se faire une place. Avec l’avancée de la technologie, j’espère que ça va marcher ».