Dans le cadre du programme de renforcement des capacités des médias et de la société civile pour promouvoir la paix et l’inclusion dans la phase post-transition au Tchad, le consortium Organisation de la Société civile et Médias a organisé une conférence-débat à Moundou. Cet événement vise à sensibiliser les autorités administratives, traditionnelles, religieuses et militaires sur leur rôle dans la gestion des opérations électorales afin d’assurer des élections transparentes et apaisées. L’initiative est mise en œuvre par le Centre de Recherche en Anthropologie et Sciences humaines (CRASH).
Le thème principal de cette rencontre portait sur l’implication des différentes autorités dans la gestion des processus électoraux. Deux orateurs principaux ont animé les échanges : Ndjouma Victor Délé LAPFLT et Me Naramadji Mekoné, huissier-priseur de justice.
Dans son exposé, Ndjouma Victor a axé son propos sur les textes régissant l’organisation des élections au Tchad, en s’appuyant notamment sur la Déclaration de Bamako. Il a souligné que, malgré les progrès réalisés vers un retour à une normalité institutionnelle et constitutionnelle, plusieurs défis persistent. Ces défis incluent : le fonctionnement des institutions ; l’amélioration de la gouvernance politique ; le respect des droits humains ; et la consolidation du processus de réconciliation nationale.
Selon lui, les autorités locales jouent un rôle crucial dans la planification, la supervision et la mise en œuvre des actions nécessaires pour garantir des élections paisibles. Il a particulièrement insisté sur la nécessité de mener des campagnes de sensibilisation pour gérer les défis liés à l’organisation de trois scrutins en une seule journée.
« Les autorités administratives doivent adopter une posture d’équidistance vis-à-vis des formations politiques », a-t-il ajouté, soulignant leur rôle déterminant dans le maintien d’un climat serein.
Pour sa part, Me Naramadji Mekoné a centré son discours sur les principes et comportements à adopter par les autorités lors des opérations électorales. Selon lui, le respect du principe d’impartialité est fondamental pour les autorités à tous les niveaux. Il a toutefois déploré le manque d’équité observé dans la réalité, où certains partis politiques bénéficient d’un traitement préférentiel.
« Les autorités doivent être justes, neutres et équidistantes de tous les acteurs politiques », a-t-il insisté.
Me Mekoné a également mis en avant la nécessité de professionnaliser les autorités impliquées dans les élections pour garantir un processus fluide et transparent. Il a rappelé que leur contribution est essentielle au bon déroulement des élections municipales, législatives et communales.
Pour une réussite des élections au Tchad, il est crucial que les autorités adoptent une posture impartiale et professionnelle ; les actions de sensibilisation soient renforcées pour préparer les citoyens et les acteurs politiques aux défis organisationnels ; et des mesures soient prises pour garantir un traitement équitable de tous les partis.
Cette conférence-débat a permis de mettre en lumière les responsabilités partagées par les différentes autorités dans la gestion des opérations électorales. Elle marque une étape importante vers la promotion d’une gouvernance électorale apaisée et inclusive.