Au quartier Digangali dans le 9ème arrondissement de N’Djamena, la digue construite pour lutter contre les inondations a pris un tournant inattendu. Le bassin de la digue, initialement conçu comme un dispositif de rétention des eaux, est devenu au fil du temps un véritable écosystème prospère qui attire désormais de nombreux passionnés de pêche.
Nous sommes sur la digue de Digangali le lundi 11 novembre, il est huit heures. Remplie d’eau, le bassin de la digue dégage de la fraîcheur. Les rires des enfants résonnent le long des rives, tandis que les parents mènent des compétitions amicales pour voir qui attrapera le plus gros poisson.
Construite dans un contexte d’inondations ayant touché la ville de N’Djamena, les ingénieurs ont conçu cet espace pour gérer le surplus d’eau et protéger les habitations environnantes. Grâce à un système de drainage avancé, le bassin a su jouer son rôle de rempart contre les eaux tumultueuses.
Cependant, la nature a son propre rythme. Au fil des saisons, des poissons tels que des carpes, des silures ont élu domicile dans ce bassin de retention d’eau. Aujourd’hui, le bassin ne se contente plus de réguler le flux des eaux mais il abrite aussi des poissons.
« C‘était par curiosité que nos enfants ont découvert la présence des poissons dans le bassin de la digue. Nous avons par la suite décidé d’y faire la pêche et Dieu merci, nous avons eu gain de cause« , explique un riverain.
La transformation du bassin de la digue de Digangali a rapidement attiré l’attention des riverains et des amateurs de pêche. Armés de leurs cannes et de leurs filets, de nombreux habitants viennent régulièrement tenter leur chance au bord de l’eau. « Chacun vient ici tenter sa chance, il faut essayer pour confirmer. J’ai vendu à hauteur de 5 000 FCFA les poissons, car nous en avons assez, mais apparemment, ce sont des petits poissons, mais on fait avec seulement« , témoigne Eloi, un pêcheur occasionnel sur la digue.