Les émissions annuelles de gaz à effet de serre atteignent un niveau record et des mesures urgentes doivent être prises pour prévenir des pics de température catastrophiques et éviter les pires impacts du changement climatique, selon un nouveau rapport publié jeudi 24 octobre par le Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE).
Publié lors de la conférence mondiale sur la biodiversité COP16 à Cali, en Colombie, le rapport suit l’écart entre la direction que prennent les émissions mondiales de gaz à effet de serre avec les engagements actuels des pays et la direction qu’elles devraient prendre pour limiter le réchauffement bien en dessous de 2°C et poursuivre l’objectif de 1,5°C conformément aux objectifs de température fixés dans l’Accord de Paris de 2015 sur le changement climatique.
Selon le rapport, l’objectif de 1,5°C sera irréaliste d’ici quelques années, à moins que les nations ne s’engagent collectivement à réduire de 42 % leurs émissions annuelles de gaz à effet de serre d’ici 2030 et de 57 % d’ici 2035 dans le cadre de la prochaine série de contributions déterminées au niveau nationales et qu’elles n’appuient cette démarche par une action rapide.
Ces contributions auto-définies décrivent les mesures à prendre pour réduire les émissions et s’adapter aux impacts du climat – sécheresses, inondations et phénomènes météorologiques extrêmes – en garantissant les fonds nécessaires et en actualisant les plans tous les cinq ans, la prochaine fois début 2025, avant les négociations sur le climat de la COP30 au Brésil.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré que l’écart en matière d’émissions n’était pas une notion abstraite. En effet, il existe un lien direct entre l’augmentation des émissions et des catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes et intenses.
« Nous sommes sur une corde raide à l’échelle planétaire », a-t-il averti dans un message vidéo. « Soit les dirigeants parviennent à combler l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, soit nous plongeons tête baissée dans une catastrophe climatique affectant les plus pauvres et les plus vulnérables».
Le rapport montre un potentiel important de réduction des émissions jusqu’à 31 gigatonnes de CO₂ d’ici 2030, ce qui se traduit par environ 52 % des émissions déclarées en 2023, et de 41 gigatonnes d’ici 2035, contribuant ainsi à atteindre l’objectif de 1,5°C pour les deux années.
L’augmentation de l’utilisation de l’énergie solaire photovoltaïque et éolienne pourrait contribuer à hauteur de 27 % de la réduction totale en 2030 et de 38 % d’ici 2035. En outre, la conservation des forêts pourrait fournir environ 20 % des réductions nécessaires au cours des deux années.
D’autres stratégies efficaces incluent l’amélioration de l’efficacité énergétique, l’électrification de divers secteurs et la transition des combustibles fossiles dans les bâtiments, les transports et l’industrie, selon le rapport.