Le Tchad a célébré, le 16 octobre, la Journée mondiale de l’alimentation, dans un contexte marqué par une insécurité alimentaire croissante. L’événement, placé sous le thème « Le droit à l’alimentation pour une vie et un avenir meilleur », a mis en lumière les défis auxquels le pays fait face, notamment les inondations et l’afflux de réfugiés soudanais. Alors que plus de trois millions de Tchadiens sont en situation d’insécurité alimentaire, le gouvernement et ses partenaires redoublent d’efforts pour renforcer la résilience du secteur agricole.
Le Tchad, comme de nombreux pays à travers le monde, a célébré ce 16 octobre la Journée mondiale de l’alimentation, un événement organisé par le ministère de la Production et de l’Industrialisation agricole, en partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM). La cérémonie s’est tenue à la Maison de la Femme, avec pour thème « Le droit à l’alimentation pour une vie et un avenir meilleur ». Ce thème met l’accent sur l’importance de garantir à tous un accès à une alimentation adéquate, en particulier dans les zones rurales où l’agriculture, l’élevage et la foresterie jouent un rôle crucial.
Le ministre de la Production et de l’Industrialisation agricole, Keda Balla, a profité de l’occasion pour tirer la sonnette d’alarme sur la situation alimentaire du pays. « Pour la campagne agricole 2024-2025, 25 000 hectares de terres agricoles sont déjà inondés », a-t-il déclaré. Ces inondations constituent une menace sérieuse pour la production agricole nationale, mettant en péril la sécurité alimentaire du pays. Malgré ces difficultés, Keda Balla a souligné les efforts du gouvernement tchadien, soutenu par ses partenaires internationaux, pour augmenter la production alimentaire, tant en quantité qu’en qualité, afin de répondre aux besoins croissants de la population.
Les chiffres sont alarmants. Selon les données du Cadre harmonisé de mars 2024, plus de trois millions de Tchadiens sont en situation d’insécurité alimentaire. Par ailleurs, une étude sur la malnutrition aiguë publiée en janvier 2024 révèle que 261 775 femmes enceintes ou allaitantes souffraient de malnutrition sévère, une crise sanitaire qui vient aggraver une situation déjà fragile.
Dans ce contexte, la mobilisation internationale reste essentielle. Lors de cette célébration, Pascal Reyntjens, représentant du coordonnateur résident du système des Nations Unies au Tchad, a réitéré l’engagement de l’ONU à accompagner le pays dans ce combat. « Nous réaffirmons notre engagement à construire des systèmes agroalimentaires plus efficaces, inclusifs, résilients et durables, garantissant le droit de chacun à une alimentation variée et nutritive », a-t-il déclaré.
Cette année, la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation au Tchad a été marquée par deux crises majeures : d’une part, la guerre au Soudan, qui a conduit à un afflux massif de réfugiés dans le pays, et d’autre. part, les récentes inondations, qui ont affecté plus de deux millions de personnes à travers le territoire. Ces défis ajoutent une pression supplémentaire sur les ressources alimentaires déjà limitées, rendant encore plus urgente l’adoption de solutions durables pour garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays.