Dans un communiqué publié le 15 octobre 2024, l’Unicef a exprimé une grande inquiétude concernant près de deux millions d’enfants dans le monde souffrant d’émaciation sévère ou de malnutrition aiguë. L’organisation met en avant le danger de mort qui guette ces enfants en raison d’une pénurie alarmante d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (RUTF), essentiels pour leur traitement.
L’agence de l’Organisation des Nations unies consacrée à l’amélioration et à la promotion de la condition des enfants lance un appel d’urgence de 165 millions de dollars US pour répondre à la pénurie dite critique d’aliments thérapeutiques dans plusieurs pays.
D’après l’Unicef, les taux d’émaciation sévère chez les enfants de moins de cinq ans demeurent alarmants dans plusieurs pays. « Au cours des deux dernières années, une mobilisation mondiale sans précédent a permis d’intensifier les programmes de nutrition, réduisant l’émaciation des enfants et la mortalité associée dans les pays gravement touchés par les conflits, les chocs climatiques et économiques, ainsi que par la crise de la nutrition maternelle et infantile qui en découle », laisse entendre Victor Aguayo, responsable à l’Unicef.
Au Tchad, une urgence alimentaire et nutritionnelle a été déclarée, affectant plus de 500 000 enfants de moins de cinq ans, en particulier dans les zones accueillant des réfugiés. L’Unicef sollicite 165 millions de dollars dans le cadre de son initiative « No Time to Waste 2024 » pour financer des traitements vitaux pour deux millions d’enfants en danger de mort à cause d’une grave pénurie de nourriture thérapeutique.
Depuis 2022, cette initiative a permis de lever plus de 900 millions de dollars pour renforcer les programmes de prévention et de traitement de l’émaciation. En 2024, 21,5 millions d’enfants et de femmes ont bénéficié de ces services, avec environ 315 000 enfants traités entre janvier et août. Cependant, le pays fait face à une pénurie imminente de traitements RUTF.
Il faut rappeler rappeler que selon le communiqué, le Mali, le Nigeria, le Niger et le Tchad subissent déjà des ruptures de stock de RUTF ou sont sur le point d’en connaître. Le Cameroun, le Pakistan, le Soudan, Madagascar, le Sud-Soudan, le Kenya, la République Démocratique du Congo et l’Ouganda pourraient épuiser leurs stocks d’ici à la mi-2025.
