La direction générale de l’École Nationale d’Administration (ENA) a organisé dans ses locaux, ce jeudi 3 octobre 2024, une conférence-débat placée sous le thème « La modernisation des administrations territoriales en France : retour d’expériences ». Ce rendez-vous, dont l’ambition était de rassembler des acteurs de la Fonction publique et des experts du secteur, s’est tenu dans un climat d’échanges constructifs et de partage d’expériences.
La conférence a été animée par M. Stéphane KESLER, consultant international reconnu pour son expertise en matière de gouvernance publique, et M. Jean-Louis ROCHERON, administrateur territorial, qui ont tous deux su capter l’attention d’un public composé de professionnels du secteur public, d’étudiants et de chercheurs.
Cette conférence a pour but de renforcer le rôle de l’ENA comme laboratoire d’idées pour l’action publique et de poursuivre la réflexion sur l’échelon territorial, entamée lors d’une conférence le 27 juin 2024. Elle a présenté trois exemples illustrant que la modernisation des administrations territoriales est possible : l’utilisation de la démarche qualité pour améliorer un service, le regroupement des services en région et la nécessité de reconnaître que ces approches ne peuvent pas être appliquées directement au Tchad ou à d’autres pays africains, chaque situation étant unique et inscrite dans un contexte particulier.
L’événement a favorisé également le partage d’expériences vécues par les acteurs impliqués. Dans sa première partie, M. KESLER souligne que la décentralisation et la déconcentration sont des outils essentiels pour améliorer les politiques publiques. La décentralisation permet d’équilibrer la gouvernance entre une subsidiarité descendante et ascendante, tandis que la déconcentration donne un certain pouvoir décisionnel à des agents de l’État répartis sur le territoire, tout en restant sous l’autorité du gouvernement central. Cela n’affecte pas le caractère unitaire de l’État, illustré par la citation d’Odilon Barrot : « C’est toujours le même marteau qui frappe, mais on n’a fait que raccourcir la manche ».
Selon lui, la décentralisation apporte des solutions plus efficaces aux problèmes locaux. Dans une centralisation sans déconcentration, le pouvoir de décision est entièrement concentré au sommet de la hiérarchie, les niveaux subordonnés se contentant de transmettre et d’exécuter. Il indique que, dans le cas de la déconcentration, la décision est toujours prise par l’État, mais par l’intermédiaire d’une autorité déconcentrée soumise à son contrôle hiérarchique. La déconcentration évite la microgestion du centre de décision et augmente l’efficacité des services de l’État.
La conférence s’est achevée par un débat ouvert qui a permis aux participants d’interroger les intervenants et d’apporter leurs propres perspectives sur les problématiques abordées. Ce moment d’échanges a notamment permis de réfléchir aux meilleures pratiques à adopter pour favoriser une administration territoriale réactive et adaptée aux besoins dans un pays.
Il faut rappeler que cet événement s’inscrit dans une série d’initiatives de l’ENA pour promouvoir le développement des compétences et l’innovation dans le secteur public, avec la conviction que la modernisation des administrations est essentielle pour répondre aux défis contemporains et futurs.