Ce mercredi 3 octobre 2024, le ministère de la Santé publique et de la Prévention a lancé une rencontre destinée à planifier les opérations de répression et de saisie des cigarettes sans mention sanitaire. Organisée à N’Djamena, cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement pour contrer le commerce illicite des produits du tabac.
Dans son discours d’ouverture, le Secrétaire général du ministère de la Santé publique et la Prévention, Dr Dabsou Guidassou a rappelé l’importance cruciale de cette initiative : « Le tabac reste un fléau majeur, causant la mort d’un consommateur sur deux. Notre mission est claire : protéger les citoyens en appliquant strictement les lois en vigueur. » Il a ainsi souligné l’urgence d’agir face à la prolifération des cigarettes illégales qui échappent à la réglementation stricte en matière de conditionnement et d’étiquetage. Ces produits, vendus à des prix cassés, ne portent pas les avertissements sanitaires obligatoires, exposant les consommateurs à des risques graves pour leur santé.
Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le tabac est responsable d’un décès sur dix à l’échelle mondiale. Le Tchad, qui a ratifié la Convention Cadre pour la lutte antitabac (CCLAT) en 2006 et signé le protocole contre le commerce illicite du tabac en 2018, a également pris l’arrêté n°420 de 2020 qui régule l’étiquetage des produits du tabac. Malgré ces mesures, le marché tchadien est encore largement inondé de cigarettes illégales, souvent introduites en contrebande.
La rencontre a réuni les représentants de plusieurs ministères, dont les Finances, le Commerce, et l’Intérieur, ainsi que des membres de la Police sanitaire. Sous la direction de cet organisme multisectoriel, des missions conjointes seront menées pour traquer et saisir les cigarettes illégales sur l’ensemble du territoire national. Dr Dabsou Guidaoussou a insisté sur l’importance d’une collaboration renforcée entre les différents acteurs impliqués dans la surveillance et la répression : « Il ne s’agit pas seulement d’une question de santé publique, mais aussi de fiscalité et de sécurité. »
Les participants vont discuter des stratégies à mettre en place pour rendre plus efficaces les descentes sur le terrain, en ciblant les points de vente illégaux et les réseaux de distribution clandestins. Il est question de mettre en œuvre des actions répressives, tout en sensibilisant la population aux dangers du tabagisme, particulièrement face à des produits ne respectant aucune norme sanitaire.
Le Secrétaire général du ministère de la Santé a également exprimé sa gratitude envers le Fonds d’action antitabac en Afrique (TOPAFA) pour son soutien continu. Ce partenariat a permis de renforcer les capacités du Tchad dans la lutte contre le tabagisme, notamment à travers des actions de prévention et des programmes de sensibilisation. Le rôle de TOPAFA s’est avéré essentiel pour financer et coordonner les efforts visant à éradiquer les produits du tabac non conformes.