Autrefois un lieu de rassemblement et de fierté, le stade municipal de Sarh a vu passer de nombreuses légendes sportives. Il fut un centre d’excellence où de jeunes athlètes, aujourd’hui devenus des vedettes, se sont forgés un nom. Cependant, aujourd’hui, ce lieu historique est devenu un espace abandonné qui se trouve dans un état de délabrement avancé.
Le crépuscule d’un temple du sport : le stade municipal de Sarh est abandonné, les herbes de grande hauteur l’ont envahi. Un stade que des athlètes de haut niveau fréquentaient. La petite tribune, jadis pleine à craquer lorsqu’il y avait des grandes compétitions, est aujourd’hui réduite à une simple structure presqu’en ruine qui sert de lieu de repos à certains enfants de rue.
Selon l’ancien directeur du stade municipal de Sarh, Ramadan Dari, ce stade a été le berceau de grandes vedettes sportives tchadiennes en football, basketball, handball, athlétisme et bien d’autres disciplines. Nombreux sont ceux qui y ont fait leurs premiers pas avant de conquérir les terrains nationaux et internationaux. « À chaque compétition, il faisait vibrer toute la ville de Sarh, et même au-delà, grâce aux performances de jeunes talents. C’était un endroit où les rêves devenaient réalité. C’est une tristesse de voir ce lieu historique dans cet état’’, s’est confié Ramadan Dari.
En terme de chiffres d’affaire, l’ancien directeur du stade municipal de Sarh, Ramadan Dari précise que ce stade faisait des grosses recettes entre temps mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. « Je me souviens pendant les compétions zonales, ce stade générait assez d’argent. On faisait des recettes de 500.000 voire 800.000 francs CFA’’, souligne Ramadan Dari.
De nos jours, le stade municipal est désert et sert de refuges à certains jeunes qui viennent fumer ou encore prendre des stupéfiants. Les fortes acclamations qui accompagnaient les tactiques des joueurs ont fait place à un silence de mort. Selon Ramadan Dari, le manque de financement et l’absence d’entretien régulier ont conduit à cet état de délabrement. Il ajoute qu’il est vraiment triste de voir ce lieu historique dans cet état. « Faites actuellement un tour dans ce stade vous allez avoir des larmes aux yeux. De grands bandits se réunissent pour fumer de la drogue et prendre d’autres stupéfiants le jour comme la nuit. D’autres viennent déféquer là. Ce stade a servi à de grandes rencontres religieuses. Le Pape Jean-Paul II a prié dans ce stade, Le révérend Renard Bonké a aussi organisé de grandes campagnes d’évangélisation dans ce stade. Mon souhait le plus ardent est que les autorités locales, les anciennes gloires du sport qui sont passées par ce stade prennent conscience afin de réhabiliter les infrastructures sportives de ce stade’’, a plaidé Ramadan Dari.
Le stade municipal de Sarh est oublié, malgré les appels pour sa rénovation afin qu’il devienne un centre de formation pour la jeunesse du Moyen-Chari. Un stade qui a vu naître et grandir tant de talents est aujourd’hui en péril. Symbole d’une époque révolue, il attend toujours une seconde chance. La grande question qui se pose est : à quand la rénovation de ce stade pour qu’il retrouve sa gloire d’antan ?
