Le paludisme reste l’une des principales causes de mortalité au Tchad, particulièrement pendant la saison des pluies où l’on observe une augmentation des cas. Pour mieux comprendre ce phénomène, nous avons recueilli l’avis de Dr Mahamat Ousmane, médecin généraliste.
Selon Dr Mahamat Ousmane, la recrudescence des cas de paludisme en saison pluvieuse est un phénomène attendu chaque année. « Pendant la saison des pluies, les conditions de reproduction des moustiques, vecteurs du paludisme, comme les mares d’eau stagnante, augmentent considérablement. Malheureusement, beaucoup de ces zones d’eau stagnante se trouvent dans les zones habitées, ce qui expose directement la population« , explique-t-il.
Il souligne que la prévention est possible, mais reste insuffisante en raison des infrastructures défaillantes, du manque de sensibilisation et des difficultés à accéder aux outils de prévention comme les moustiquaires imprégnées.
Dr Mahamat Ousmane souligne également que cette recrudescence met à rude épreuve les centres de santé, souvent déjà débordés. « Pendant la saison des pluies, le nombre de consultations pour paludisme double, voire triple. Nos équipes médicales doivent gérer cet afflux avec des moyens limités, ce qui crée des retards dans la prise en charge des patients. Nous manquons parfois de médicaments antipaludiques ou de tests de diagnostic rapide« , expose-t-il.
Il ajoute que les enfants et les femmes enceintes sont les plus vulnérables pendant cette période. « Les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement à risque, et une femme enceinte infectée peut développer une forme grave du paludisme, avec des conséquences potentiellement fatales pour elle et son bébé. »
Pour Dr Mahamat Ousmane, la solution passe par un renforcement des actions de prévention. « Distribuer des moustiquaires imprégnées est un bon début, mais il faut aussi éduquer la population sur l’importance d’assainir leur environnement, en éliminant les eaux stagnantes autour des habitations. Le changement des comportements est crucial pour réduire le nombre de cas« , plaide-t-il.
Le médeciin d’insister aussi sur l’importance d’améliorer l’accès aux soins de santé : « Il est nécessaire d’augmenter les campagnes de prévention, de sensibilisation et d’assurer une couverture vaccinale plus large pour les enfants. Sans cela, nous serons confrontés au même problème chaque année. »
Pour finir, l’urgence de renforcer les actions préventives et d’améliorer l’accès aux soins pour limiter la recrudescence des cas de paludisme en saison pluvieuse. La sensibilisation des communautés, l’amélioration des infrastructures, et une meilleure préparation des centres de santé sont les clés pour faire face à cette menace récurrente.