A Tchiworou, dans le Barh El-Gazel, avoir accès aux soins de qualité est un luxe que les habitants n’arrivent pas à s’offrir. Néanmoins, ils se sont arrangés à construire un centre de santé de fortune qui ne fonctionne que grâce à un infirmier. Le centre fait face à moult difficultés, malgré le soutien des partenaires comme l’Unicef et le PAM.
Au sud-est de la ville de Moussoro, juste à 15Km, se trouve Tchiworou, un village presqu’abandonné à lui-même. N’ayant aucune structure sanitaire, la population de cette localité a décidé de s’organiser pour en construire un en 2012. C’est un centre de santé construit exclusivement en terre battue, et qui fait face à un manque criant de matériels médico-techniques. Les femmes y accouchent à même le sol. Ce centre permet de prendre en charge sanitairement une population estimée à 6 373 personnes, grâce à une seule personne : l’infirmier Dankréo Justin.
C’est lui, l’homme qui a la destinée de ce centre de santé entre ses mains. Ce septuagénaire est l’unique agent professionnel de ce centre qui dessert plus de 40 villages environnants. Il est entièrement pris en charge par la population de ce village. «C’est la population de ce village elle-même qui est allée me chercher à N’Djaména pour venir m’occuper de ce centre de santé. C’est elle qui s’occupe de moi. Sur le plan salarial c’est toujours elle qui me prend en charge», témoigne le vieux infirmier qui vient à peine de sortir d’une salle de soins pitoyables.
Le centre manque de ressources humaines mais aussi de matériels de travail adéquats. Et comme si cela ne suffisait pas, certaines de ses salles de soins sont sans toit. Les lits d’hospitalisation, il n’en existe aucun. Toutefois, pour accompagner le centre dans son rôle de sauver les vies humaines, quelques agences de Nations unies, à l’instar de l’Unicef font du concret.
« Depuis 2015, nous avons reçu une note de service du PAM et de l’Unicef. Sinon à part ces organisations on ne reçoit pas beaucoup d’interventions », confie Dankréo Justin.
L’Unicef a installé un château d’eau au profit de ce centre de santé et la délégation sanitaire de la province du Barh El Gazel dispose toujours une ambulance pour l’évacuation des cas urgents.
Mais toujours est-il que les besoins du centre de santé de Tchiworou restent immenses et l’apport des partenaires est vivement sollicité
