Mandelia, petite ville située à une cinquantaine de kilomètres au sud de N’Djamena, est aujourd’hui confrontée à une crise sans précédent. Les récentes inondations ont ravagé la ville, laissant derrière elles des scènes de désolation. Lors de notre visite sur place, l’ampleur des dégâts est visible à chaque coin de rue, corroborée par les témoignages poignants des habitants.
Le Sultan de Mandelia, Moumine Mahamat, figure emblématique de la communauté, ne cache pas son inquiétude face à cette situation. « Elle est désastreuse », confie-t-il, visiblement affecté. « De nombreuses familles ont dû fuir leurs maisons inondées pour se réfugier dans les écoles. Mais avec la rentrée scolaire qui approche, un problème majeur se pose : où ces sinistrés pourront-ils aller ? »
Ce dilemme place les autorités locales devant un casse-tête de taille. Les écoles, initialement transformées en abris temporaires pour les déplacés, doivent impérativement retrouver leur fonction éducative, mais les familles sinistrées n’ont aucune autre alternative.
Sur le terrain, le surveillant de l’hôpital de district, Bélanger tire la sonnette d’alarme après une évaluation des conséquences des inondations. « Les inondations ont non seulement détruit des habitations, mais elles ont également favorisé l’apparition de maladies liées à l’eau. Si nous n’agissons pas rapidement, nous risquons de faire face à une catastrophe sanitaire majeure », avertit-il.
Selon lui, les eaux stagnantes sont propices à la prolifération de maladies telles que le paludisme, la diarrhée et d’autres infections, menaçant de faire basculer la situation dans une crise humanitaire. Les conditions de vie des sinistrés sont précaires, rendant l’intervention rapide des autorités sanitaires cruciale.
Malgré ces difficultés, le préfet du Chari Oumar Markoutou, conscient des tensions croissantes, met l’accent sur l’importance de la cohésion sociale dans cette épreuve. « La solidarité reste notre plus grande force. Nous devons rester unis face à cette épreuve », déclare-t-il, tout en reconnaissant que cette solidarité, bien que présente, doit être soutenue par des actions concrètes pour éviter une crise humanitaire à grande échelle.
La situation à Mandelia nécessite une intervention urgente. Les autorités locales et les partenaires internationaux doivent redoubler d’efforts pour fournir une aide adéquate à la population. Les défis immédiats incluent la gestion de la rentrée scolaire et la prévention des maladies liées à l’eau. Des solutions temporaires pour reloger les sinistrés sont des pistes à envisagées, tandis que des mesures sanitaires doivent être mises en place pour éviter une propagation rapide des infections.