Le climat politique au Tchad est de plus en plus tendu alors que les échéances électorales approchent. Le Comité de Réflexions et de Propositions composé de plusieurs partis politiques, par un point de presse, animé ce jeudi 29 août, a exprimé de vives préoccupations concernant la gestion du processus électoral par le gouvernement et le Cadre National de Concertation Politique (CNCP).
Le Comité a dénoncé l’augmentation significative des cautions électorales, qui sont passées de 100 000 francs à 500 000 francs pour les législatives. Cette hausse, jugée exorbitante, pourrait décourager de nombreux candidats, en particulier dans un pays où le pouvoir d’achat est déjà faible.
Le CNCP, censé être un organe de médiation entre les partis politiques, est critiqué pour son manque de transparence. Les articles du code électoral qui régissent le dépouillement des votes ne garantissent pas l’accès aux procès-verbaux, rendant difficile toute contestation. De plus, l’interdiction de filmer ou de photocopier ces documents soulève des inquiétudes quant à la légitimité des résultats électoraux.
Le Comité a également pointé du doigt le silence du bureau de coordination du CNCP, dont le mandat a expiré depuis le 2 mars 2024. Ce silence, selon eux, nuit à la démocratie et empêche les véritables échanges entre les partis. « Si le CNCP doit être une prison pour les partis politiques, il est impératif que les acteurs politiques réfléchissent autrement pour se libérer », ont-ils déclaré.
Face à cette situation, le Comité appelle le gouvernement et le CNCP à relancer la machine politique et à garantir une participation équitable de tous les partis dans le processus électoral. Les membres du Comité exhortent également les acteurs politiques à prendre conscience de leur mise à l’écart et à collaborer pour rétablir la confiance et la transparence dans le processus électoral.
Alors que le pays se prépare pour des élections cruciales, ces préoccupations soulignent l’urgence d’une réforme politique pour assurer un avenir démocratique au Tchad.