Le métier de forgeron fait partie des activités génératrices de revenus qui intéressent de plus en plus de jeunes diplômés sans emploi ainsi que ceux déscolarisés de la ville de Koumra dans le Mandoul.
Si dans un passé récent le métier de forgeron est laissé exclusivement aux forgerons « de souche », de nos jours il attire aussi ceux qui ne sont pas de la famille de forgeron. C’est pourquoi sur le site de forgerons sis au quartier Représentant 2 sur l’axe Gendarmerie-hôpital Seymour, jeunes, adultes et enfants sont confondus avec des marteaux ou burins en mains en train de battre le fer ou fabriquer des objets.
Assalbaye, vivant avec un handicap, assis dans son atelier se prononce . « Je suis venu à Koumra pour fréquenter. Au début, je suivais mes camarades musulmans qui étaient de la famille des forgerons. Je me suis intéressé à cette carrière jusqu’aujourd’hui où j’ai de la famille et beaucoup d’enfants que je parviens à prendre en charge. Certains sont déjà des étudiants. De plus, Je possède des terrains grâce à ce métier. Je demande aux jeunes qui vadrouillent ou ceux qui n’ont pas jusqu’à présent l’ambition d’un métier, de venir à mon atelier pour apprendre. J’ai dans mon atelier onze jeunes que je forme et ils s’en sortent pas mal » , détaille-t-il.
Pour lui, sans le forgeron, les cultivateurs ne pourront rien. L’occasion pour lui de demander de l’aide à travers les crédits pour faire plus de production.
Un jeune diplômé sans emploi, Ritoingué Manita, lui s’est engagé après ses études à apprendre ce métier car se dit conscient qu’avoir un emploi est difficile. « Je suis arrivé ici juste après mes études et je me suis donné à apprendre ce travail. Aujourd’hui, non seulement je fabrique des objets mais je profite aussi pour faire de stocks de ces objets et les livrer dans les marchés hebdomadaires ».
Abdoulaye, un instituteur bachelier en chômage se désole : » Il n’y a pas d’intégration au Tchad. Il faut apprendre un métier pour vivre au lieu d’attendre l’Etat ».
Il faut noter que cette activité sur ce site rassemble assez de jeunes qui se grouillent du matin au soir pour satisfaire leurs besoins et contribuer à la production artisanale. On retrouve sur ce site des objets artisanaux comme houe, couteau de jet, pelle, hache, bracelet, râteau, cuillère, charrette, seau, etc.
Alex Loubadjo Djassibaye, correspondant à Koumra