Depuis quelques jours, N’Djamena enregistre des pluies importantes et récurrentes. Djergo Gaya, chef de prévision agrométéorologique à l’Agence nationale de la météorologie (ANAM), souligne que dans les jours à venir, N’Djamena enregistrera encore des grosses pluies.
» Rien n’est étonnant, c’était prévisible, les grosses pluies », nous lance Djergo Gaya à l’entame de notre entretien.
Pour lui, lors de la prévision saisonnière tenue l’année dernière au Niger, il était prévu que l’année 2024 serait, une année, humide, il y aura plus de pluie qu’à la normale.
» Il était même prévu qu’en termes de cumul, les mois de juin, juillet, août seront très arrosés vers la zone sahélienne et c’est ce que nous constatons. À N’Djamena, il suffit de deux grosses pluies et nous sommes inondés. Les inondations de 2022 ont fait que la nappe phréatique au niveau de N’Djamena est remontée et en 2023, la nappe phréatique n’a pas baissée. La véritable cause des inondations dans la ville de N’Djamena, est le manque d’infrastructures en terme de canalisations et autres « , explique-t-il.
» Hier, par exemple, nous avons prévu que N’Djamena recevra une grosse pluie et c’était le cas. À Gaoui vers le site des Sao, nous avons enregistré 147 millimètres, à Linia nous avons enregistré 90 millimètres, Ba-illi 102 millimètres. Pour les prochains jours, nos prévisions nous montrent que les pluies vont s’intensifier davantage. C’est vraiment inquiétant pour les zones déjà inondées », souligne Djergo Gaya.
» Il va falloir que la population se prépare. Pour des gens qui ont des maisons fragiles, nous leur demandons de les libérer pour éviter des dégâts. Et je conseille à la population de N’Djamena de se mettre à l’abri lors des orages parce que ces orages sont souvent accompagnés de vents très violents. Et aussi, l’utilisation des appareils électriques pendant la pluie est déconseillée« , exhorte-t-il la population.
Relative aux fortes précipitations enregistrées exceptionnellement cette année dans le septentrion du Tchad, Djergo Gaya affirme que cela est dû au changement climatique, car le Front Intertropical (FIT) qui est la convergence entre deux masses d’air chaude et humide est vraiment avancé et est situé entre le 20e et 21e degrés de latitude Nord.