À N’Djamena, capitale du Tchad, les maladies dermatologiques touchent une partie importante de la population, surtout en période de saison pluvieuse. Parmi les personnes affectées, Fatimé, âgée de 17 ans, et Salwa, âgée de 26 ans, racontent leur lutte quotidienne contre ces maladies.
Fatimé, une jeune fille pleine de vie, souffre de la dattre (teigne), une infection fongique qui affecte principalement sa peau chaque saison des pluies. « Dès que les premières gouttes tombent, je sais que les démangeaisons vont commencer », confie-t-elle. Cette maladie, qui se manifeste par des lésions cutanées circulaires, rouges et squameuses, affecte non seulement sa santé physique mais aussi son bien-être psychologique. La dattre est courante chez les jeunes vivant dans des milieux où l’humidité est élevée, ce qui favorise la prolifération des champignons responsables de l’infection.
Pour Fatimé, chaque année apporte son lot de souffrance. Elle a tenté plusieurs traitements, allant des remèdes traditionnels aux médicaments modernes, mais la maladie persiste. Sa mère, soucieuse pour sa fille, déplore le manque de ressources adéquates pour un traitement efficace. « Nous vivons dans un quartier où l’accès à l’eau propre est limité, ce qui aggrave la situation », explique-t-elle.
Salwa, quant à elle, lutte depuis son adolescence contre l’eczéma, une maladie chronique qui provoque des plaques rouges et irritées sur sa peau. À 26 ans, elle a appris à vivre avec cette maladie, mais cela n’a pas été sans difficulté. « L’eczéma affecte chaque aspect de ma vie », dit-elle. « Le stress, la chaleur, même certains aliments peuvent déclencher une poussée. »
Elle raconte comment cette condition a impacté son quotidien, notamment ses relations sociales. « Je me sens souvent gênée de sortir, surtout quand les symptômes sont visibles », ajoute-t-elle. Salwa a consulté plusieurs dermatologues et suit un traitement qui inclut des crèmes et des médicaments anti-inflammatoires, mais elle sait que l’eczéma est une bataille à long terme. « Je rêve du jour où ma peau sera enfin apaisée », confie-t-elle avec espoir.
L’histoire de Fatimé et Salwa soulignent l’importance d’une meilleure sensibilisation et d’un meilleur accès aux soins dermatologiques au Tchad. Les maladies comme la dattre et l’eczéma, bien que courantes, sont souvent sous-estimées et mal prises en charge.
Alors que la saison des pluies bat son plein, des milliers de personnes comme Fatimé et Salwa espèrent des solutions plus durables pour soulager leurs souffrances. Le renforcement des infrastructures sanitaires et une sensibilisation accrue aux pratiques d’hygiène pourraient représenter des étapes cruciales pour améliorer leur qualité de vie.