Chaque saison des pluies, le paludisme devient récurrent chez les enfants. Cette maladie qui se manifeste par les maux de tête, la fièvre, le vomissement ou la diarrhée, touche de plus en plus des enfants en raison de leur vulnérabilité. Dr Moussa Moustapha Abba Gueimé, médecin généraliste à l’hôpital Sultan Cherif Kasser, nous entretient sur ses causes, complications et donne des conseils afin de protéger les enfants.
Le paludisme, une maladie qui constitue la première cause de morbidité et de mortalité infantile, reste un défi majeur au Tchad à chaque saison pluvieuse. Cette maladie n’a pas un traitement standard mais cela dépend de la gravité du cas notamment simple, grave et sévère. De la période du mois de juin à juillet 2024, il souligne que l’hôpital Sultan Chérif Kasser a enregistré 820 cas dont 772 positifs et les 48 sont déclarés négatifs.
Selon le médecin, la principale cause du paludisme chez les enfants est la mauvaise surveillance. Les enfants peuvent être facilement affectés puisqu’ils n’ont pas encore développé d’immunité contre les parasites, explique-t-il. « Ils sont fragiles et s’il ne sont pas protégés, ils tomberont facilement malades pourvu qu’ils ne peuvent pas se plaindre des moustiques ou soit des malaises« .
Et si le paludisme n’est pas traité à temps, il peut causer des complications à long terme. « La résistance du paludisme cause l’anémie, et freine le développement cognitif de l’enfant notamment de retard psychologique, le développement locomotif », a fait savoir le médecin.
Dr Moussa Moustapha déconseille aux parents l’automédication. « Si les symptômes apparaissent, il faut toujours s’assurer de la base des examens médicaux afin de savoir quel type de paludisme est-il atteint l’enfant« , met-il en garde.
Ainsi pour les protéger, il évoque plusieurs mesures préventives à savoir : l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide, les vêtements couvrant la majeure partie du corps, l’utilisation d’insectifuge sur la peau ou les vêtements exposés, la pulvérisation intérieure dans les maisons et la chimioprévention qui consiste à administrer des doses mensuelles de médicaments antipaludiques aux enfants pendant le pic de transmission du paludisme. « La chimioprévention du paludisme saisonnier est un outil de prévention du paludisme très efficace chez les personnes les plus vulnérables aux effets du paludisme« , met-il en exergue. Et enfin, il demande aux parents de protéger les enfants en dehors des heures de sommeil et à aménager l’environnement pour déstabiliser l’incubation des moustiques, à l’exemple des caniveaux, des poubelles.
Pour finir, Dr Moussa Moustapha Abba Gueimé conseille les parents à mettre une barrière physique grâce aux insecticides et à veiller à ce que l’environnement soit propre car le paludisme se développe dans un environnement sale.
