L’agence de santé de l’Union africaine, l’Africa CDC, a déclaré ce 13 août, une urgence de santé publique à l’échelle du continent, face à la propagation rapide du mpox, anciennement connu sous le nom de variole du singe.
Selon le comité scientifique de l’Africa CDC, les dernières semaines ont été marquées par une augmentation rapide des nouveaux cas de mpox, justifiant une réponse urgente et coordonnée à l’échelle du continent. Cette crise sanitaire est particulièrement préoccupante en République Démocratique du Congo (RDC), où le virus circule de manière intense. En juillet, 96 % des nouveaux cas signalés en Afrique étaient concentrés dans ce pays, où près de 15 000 cas ont été recensés depuis le début de l’année, provoquant 455 décès.
La propagation du virus ne se limite pas à la RDC. Le mpox s’étend à des pays tels que le Rwanda, le Burundi, et l’Ouganda, où aucun cas n’avait été détecté auparavant. D’autres pays, comme l’Afrique du Sud, le Soudan, et la Côte d’Ivoire, sont également touchés. À ce jour, la maladie est présente dans 16 pays africains, mais l’Africa CDC avertit que le nombre de cas pourrait être largement sous-estimé en raison des capacités limitées de test et de traçage des chaînes de contamination.
La situation est aggravée par un manque de vaccins. Bien que 200 000 doses soient prévues pour un déploiement, les experts estiment qu’il en faudrait au moins 10 millions pour contenir l’épidémie. L’Africa CDC appelle donc à une solidarité internationale accrue pour atteindre cet objectif. Deux vaccins spécifiques sont recommandés pour les populations à risque, en particulier les hommes homosexuels et les travailleurs du sexe, mais les doses disponibles restent insuffisantes.
Le mpox, bien que connu depuis des années, semble avoir muté en une souche plus mortelle et plus contagieuse sur le continent africain. Transmissible de l’animal à l’homme, ce virus se propage également par contact physique étroit avec une personne infectée, notamment lors de rapports sexuels.
Face à cette situation critique, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) doit réunir ce mercredi 14 août son comité d’urgence. L’OMS pourrait, à son tour, élever le statut de la crise en une urgence de santé publique de portée internationale.