La culture tchadienne regorge de trésors cachés et de traditions mystiques qui continuent de fasciner et d’intriguer. Parmi ces traditions, le « Haraze », une perle traditionnelle, se distingue par ses propriétés énigmatiques. Aïcha Moussa Tahir, sage-femme de son état, nous a partagé son expérience personnelle et les croyances associées à cette perle unique.
Le « Haraze » apparaît souvent pendant les pluies, sur les montagnes et sous la mer. Il existe différentes qualités. Selon Aïcha Moussa Tahir, détentrice de cette perle, le « Haraze » peut apporter soit du bonheur soit du malheur à son détenteur. Les signes révélateurs se manifestent souvent dans les rêves. Rêver de boire du lait, de manger de la bouillie ou quelque chose de blanc indique que le « Haraze » est destiné à la personne et lui apportera du bonheur.
À l’inverse, l’absence de ces signes peut mener à de graves conséquences, allant jusqu’à des disputes conjugales et des conflits constants avec l’entourage.
Selon elle, pour s’assurer que le « Haraze » apporte de la chance, il existe une méthode simple mais symbolique. Plonger le « Haraze » dans du lait pendant quelques jours, puis le retirer et l’attacher à son bras. Cette pratique est censée purifier la perle et garantir ses effets bénéfiques.
Aïcha Moussa Tahir nous raconte une histoire personnelle marquante. Enfant, elle jouait près d’une autruche tuée par des chasseurs et trouva une perle dans ses intestins. Sa mère, reconnaissant le « Haraze », pria avant de l’attacher à son bras. Cette nuit-là, un rêve lui révéla que l’objet devait revenir à Aïcha Moussa Tahir. Le lendemain, Aïcha porta la perle à l’école, où une délégation en visite tomba sous son charme. Malgré les réticences culturelles de son village, cette rencontre marqua le début d’une vie de bonheur.
Certaines règles entourent l’utilisation du « Haraze ». Par exemple, lors du pèlerinage à la Mecque, il est obligatoire de retirer la perle. Aïcha Moussa Tahir raconte également l’histoire d’un homme qui, après avoir trouvé un « Haraze », fut choisi comme chef de son village grâce à ses propriétés mystiques. Cependant, il dut détacher l’objet pour éviter des malheurs.
Il est important de distinguer les vrais « Haraze » des faux, souvent vendus sur les marchés. Les vrais « Haraze » ressemblent à du verre, tandis que les faux ont une apparence plastique. Cette distinction est cruciale pour éviter les conséquences négatives associées à l’utilisation d’une fausse perle.
Le « Haraze », avec ses propriétés mystiques et ses histoires fascinantes, reste une part essentielle de la culture tchadienne. Les récits de sages comme Aïcha Moussa Tahir préservent et transmettent ces traditions, enrichissant notre compréhension de ce patrimoine culturel unique. En explorant ces croyances, nous découvrons non seulement la richesse de la culture tchadienne, mais aussi les liens profonds entre le passé et le présent.