Un rapport publié ce mardi 6 août par Human Rights Watch (HRW) révèle des violations graves des droits humains à la prison de haute sécurité de Koro Toro, au nord du Tchad. Intitulé « Pire que l’enfer : Mort et torture à la prison de Koro Toro au Tchad », le document détaille les conditions inhumaines et les mauvais traitements subis par les manifestants arrêtés lors des protestations du 20 octobre 2022.
Le rapport, basé sur des recherches menées entre novembre 2022 et juillet 2023, documente des actes de torture, des passages à tabac, des détentions arbitraires et des conditions de vie rudes infligées aux détenus. Human Rights Watch a recensé au moins onze décès de détenus en raison des abus et des conditions de détention, bien que le nombre réel pourrait être plus élevé selon eux.
Les détenus ont été transportés à Koro Toro, située à 600 kilomètres de N’Djamena, sans nourriture ni eau pendant plusieurs jours, entraînant des décès par déshydratation. Une fois à Koro Toro, les détenus ont été enchaînés, soumis à un travail forcé et isolés dans des cellules appelées « soulou », peut-on lire dans le document.
Human Rights Watch appelle à la fermeture immédiate de la prison de Koro Toro 1 et à la rénovation de Koro Toro 2. L’organisation demande également une enquête transparente et impartiale sur les allégations de meurtres, de tortures et de mauvais traitements, et insiste sur la nécessité de rendre justice aux victimes.
Le gouvernement tchadien n’a pas encore réagi à ces accusations. Cependant, le ministre de la Justice a précédemment affirmé ne disposer d’« aucun élément relatif à la violation des droits de l’homme liée à leur transfèrement ou à leur détention à la prison de Koro Toro ».