Koundja Ouya, ou Idriss Mahamat Ouya, est le premier Tchadien à avoir participé aux Jeux Olympiques. Qui est ce Tchadien spécialiste du saut en hauteur ?
C’était un matin des années 50 qu’il a été détecté. Ce jour-là, Koundja Ouya sautait plus haut que les autres élèves à l’école de Fort-Lamy (actuelle N’Djamena). Ses performances étaient exceptionnelles et faisaient parler de lui à tel point que les colonnes françaises voyaient en lui un futur champion. Aussitôt, il bénéficie d’une bourse et part en France pour ses études. Loin de ses parents et de son pays, le petit Sao concilie les études et sa passion : le saut à hauteur. Il se lance à la conquête d’une terre étrangère. Aligné aux championnats français de saut en hauteur, il ne fait pas de cadeaux. Le géant tchadien améliore le record de France, le portant de 2,09m à 2,10 m.
Son pays adoptif, la France, lui fait porter ses couleurs aux Jeux Olympiques de Rome en 1960. Face à des milliers de champions du monde, le Tchadien classe la France 12e au classement final. Avec les Bleus, il devient le premier fils du Tchad à fouler les pistes des Jeux Olympiques.
La fierté avec la France fut courte. Son pays, le Tchad, obtient son indépendance, le 11 août 1960. Ngarta Tombalbaye est fait président de la République et Koundja Ouya plie bagage pour regagner Fort-Lamy. Dans la foulée, l’enfant du Guera (province située au centre du Tchad) se fait appeler désormais Idriss Mahamat Ouya, laissant tomber son ancien prénom.
Quatre ans après les Jeux Olympiques de Rome, c’est au Japon, à Tokyo, en 1964, que le géant tchadien au teint sombre dépose ses valises. Cette fois-ci pour défendre les couleurs de sa patrie. Les yeux des Tchadiens, qui fêtaient le quatrième anniversaire de l’indépendance, étaient braqués sur lui. Sous pression, Idriss Mahamat Ouya n’a fait mieux que de classer son pays neuvième au classement général. (Depuis cette date, le pays n’a plus franchi ou atteint ce cap).
De retour à Fort-Lamy, le Sao devient une star et insatiable. Il établit un record personnel de 2,17 m. Il a fallu plus de 20 ans pour qu’il soit égalé par Paul Ngadjadoum et Mathias Ngadjadoum, en 1993 et 1996. Auparavant, il avait remporté une médaille d’or aux Jeux de la Communauté de Tananarive en 1960 et une autre médaille en argent aux Jeux de l’Amitié de 1963 à Dakar.
Mais le champion, qui fut ministre des sports sous le régime du président Ngarta Tombalbaye, s’éteint vite. Il tire sa révérence à l’âge de 40 ans (Né le 17 juillet 1947 à Fort-Lamy, actuelle capitale tchadienne, N’Djamena, et mort en octobre 1987). Et pour immortaliser son champion, le Tchad baptise le Stade de la Concorde, en plein cœur de la capitale, en son nom.
