Le climat pernicieux entre les usagers, policiers et gendarmes est monnaie courante au cours des voyages des étudiants tchadiens sur le Cameroun. Si d’une part les étudiants indexent les contrôleurs (gendarmes et policiers) des pelotons routiers d’exercer trop de tracasseries routières, ces derniers estiment aussi qu’il y a trop de manquements du côté des étudiants d’autre part.
Voyager sur le Cameroun pour les étudiants tchadiens est de la mer à boire. Que ce soit à l’aller ou au retour, les tracasseries policières sur le trajet sont étouffantes. A l’approche d’une nouvelle rentrée académique et lors de grandes vacances, le constat montre que les postes de contrôle de Police et de Gendarmerie se multiplient sur le trajet Yaoundé-Touboro. Rien que pour se sucrer les doigts sur les étudiants tchadiens.
Selon l’ Acte Additionnel N°1/13-CEMAC-070-U-CCE-SE, le visa d’entrée dans l’espace CEMAC est suspendu pour tous les ressortissants de la CEMAC circulant dans l’espace communautaire. Son article 1er stipule que : « La circulation des ressortissants des États membres de la CEMAC est libre sur l’ensemble de l’espace à partir du 1er janvier 2014, sous réverse de la présentation d’une Carte Nationale d’Identité ou un passeport délivré par un État membre et en cours de validité. » Les pièces nécessaires pour la libre circulation sont: le passeport, la CNI plus le laissez-passer et le carnet de vaccination. Mais les réalités sur le terrain prouvent le contraire.
Nonobstant cette convention, les postes de contrôle de Police et de Gendarmerie sont les lieux par excellence d’arnaque au Cameroun. Pour être honnête, elle n’est pas seulement faite sur les étrangers mais aussi sur les Camerounais. Sauf que chez les étudiants tchadiens, même s’ils sont en règle, les policiers et gendarmes tentent de les intimider et leur extorquent de l’argent. « Pour ne pas que le chauffeur t’abandonne, tu es obligé de payer entre 500F à 2 000F à chaque poste de contrôle », rapporte Martial, doctorant à l’université de Yaoundé 1.
Le comble dans tout ça est que ces agents vont jusqu’à chosifier l’être humain en le qualifiant de « colis ». Autrement, les étudiants tchadiens au Cameroun vont devenus des colis qu’on expédie au pays. Déplorable.
Une manœuvre qui mérite aussi d’être dénoncée, c’est l’arnaque autour des visas sur le laissez-passer à l’entrée. Pour un simple cachet avec la mention « vu » sur le laissez-passer, les agents postés à Touboro exigent 7.500 F. Le business des autorités tchadiennes de la Police nationale autour du laissez-passer mérite d’être également dénoncé. Il est bien mentionné sur le laissez-passer 500F mais pour la délivrance, l’on exige 6.500 F du côté de Koutéré. Comme quoi l’arnaque est dans l’ADN des Policiers et Gendarmes des deux côtés de la frontière. Le mal est profond.